Une étude menée dans le cadre de la Chaire Orange Digital Natives de Grenoble Ecole de Management révèle que les jeunes salariés de moins de 30 ans pensent avant tout à s’intégrer dans l’entreprise et perçoivent le numérique comme un outil au service de leur métier. Une opportunité pour tous les dirigeants qui peuvent les mobiliser rapidement pour réussir leur transformation digitale.
Ils seraient rebelles, voire pirates. Les Digital Natives, cette catégorie de jeunes de moins de 30 ans, sont en réalité de bons élèves qui rêvent avant tout de s’intégrer sans bousculer la hiérarchie. C’est ce que révèle une étude sur la relation de la Génération Y (GenY) au numérique menée par Carine Dartiguepeyrou, dans le cadre de la Chaire Orange Digital Natives de Grenoble et du Think Tank Futur numérique de l’Institut Mines-Télécom, avec le soutien de la Fondation Télécom. L’étude a été menée auprès de 44 jeunes de moins de 30 ans, toutes activités confondues, travaillant dans huit grandes entreprises : Accenture, BNP Paribas Corporate Investment Bank, Cofely Services, Google, Orange Business Solutions, PSA, Schneider Electric, SFR.
Le numérique : un outil, pas une stratégie
La plupart des jeunes interrogés perçoivent le numérique comme l’ensemble des outils au service de leur métier. Ils citent volontiers Microsoft Office (Excel, PowerPoint, etc.), SharePoint pour archiver les documents, Doodle pour organiser les réunions, LINK messagerie interne, chat interne, WebEx ou Windows NetMeeting, etc. Quant à Instagram, Salesforce pour le CRM, Lotus Notes, Suite Adobe, Snapshot, Skype, YouTube et Twitter, ils sont quasi inexistants. Seul LinkedIn sort du lot et est « très utilisé à la fois pour « la veille professionnelle » et à titre personnel », souligne l’étude. Evidemment, le discours n’est pas le même chez les jeunes qui travaillent au sein d’entreprises pour qui le digital appartient à leur ADN, comme Google, ou qui occupent des fonctions qui ne peuvent plus se passer du numérique, comme la communication digitale, le recrutement externe RH, le marketing ou la relation avec les influenceurs web. « Ces résultats montrent la réalité interne des entreprises qui n’ont pas toutes ou pas suffisamment intégrer le digital au cœur de leur stratégie business », commente Renaud Cornu-Emieux, professeur à Grenoble Ecole de Management et responsable de la Chaire GEM-Orange « Digital Natives ».
La GenY : une génération qui ne demande qu’à être impliquée
L’étude le dit clairement : « La majorité des jeunes cherchent avant tout à s’intégrer et ne se perçoivent pas comme des agents de la transformation numérique des entreprises. Ils cherchent à être politiquement corrects et à s’adapter à ce qu’ils perçoivent comme étant la norme et la règle au sein de leur entreprise. » « C’est une excellente nouvelle pour les dirigeants et le top management ! », lance Renaud Cornu-Emieux. Il ne reste qu’aux équipes dirigeantes à impliquer les digital natives dans le processus de transformation digitale pour les motiver et les faire agir. « L’impulsion doit venir d’en haut. Si les dirigeants mettent le numérique au cœur de leur stratégie business, ce qui est le seul moyen de réussir, la jeune génération sera motivée et a toutes les capacités pour y arriver. Ils sauront très bien le faire. Encore faut-il que l’entreprise les mobilisent », poursuit Renaud Cornu-Emieux.
Vers de nouvelles formes de travail
Pour les jeunes interviewés, les outils numériques permettent des relations plus transversales. « Certains jeunes insistent sur le fait que leur entreprise fonctionne trop en silo pour laisser cours à une trop grande transversalité », constate l’étude. Les outils digitaux permettent aussi plus de réactivité et d’agilité. Bref, tous les ingrédients sont réunis pour réussir sa transformation digitale. Mais cela nécessite de revoir le management, moins pyramidal et d’introduire davantage de collaboratif dans le travail. Mais globalement, le numérique ne remet pas en cause la hiérarchie et la nécessité de la respecter. Ce qui est rassurant pour les entreprises qui dispose d’un vivier de talents de bonne volonté pour les accompagner dans la réussite du tournant digital actuel.