
Les modèles classiques de gestion des hommes et des équipes sont de plus en plus contestés, alors que nos sociétés sont de plus en plus sensibles à la qualité de vie au travail. Des modèles alternatifs de management émergent parmi lesquels le « servant leadership », qui propose une vision du leadership basée sur la préoccupation de servir et faire progresser ses collaborateurs. Aperçu d’une approche managériale innovante et retour d’expérience du groupe ARaymond qui le développe depuis plusieurs années.
Leadership par le service
Le « servant leadership », ou « leadership par le service » a été développé par Robert K. Greenleaf dans « The Servant as Leader », paru en 1970. Cette approche incite le leader à réunir les conditions qui favorisent l’épanouissement et la réalisation de son équipe. Plus précisément, le servant leadership encourage le manager à aborder une tâche avec un désir de servir ses collaborateurs, comme sa première préoccupation.
Cette approche altruiste implique que les collaborateurs sont eux-mêmes une fin, plutôt qu’un moyen dans un but organisationnel ou financier. Le leader fait un choix conscient de servir plutôt que de rechercher un gain de pouvoir ou d’acquérir des biens matériels. Il laisse de côté l’utilisation abusive du pouvoir et des relations strictement hiérarchiques tout en se focalisant sur l’atteinte d’objectifs profitables pour l’organisation. Le leader apparait comme un intendant des ressources de l’organisation et son rôle est de développer ces ressources.
Une utopie qui fait ses preuves
Un modèle utopique ? Il commence pourtant à faire les preuves de son efficacité opérationnelle dans les diverses organisations qui l’ont adopté. C’est le cas du groupe ARaymond, qui a conçu un programme sur mesure pour développer le servant leadership chez ses managers.
Objectif : faire émerger une culture managériale commune, parmi ses nombreux sites répartis dans 20 pays à travers le monde. « Les résultats sont très encourageants, nous dit Pascale Lagarde responsable du développement des personnes et des talents, la grande majorité des salariés déclare que leur manager prend en compte leurs idées, les écoute, et délègue. »
Diffuser une nouvelle culture managériale
Pascale Lagarde poursuit : « Nous travaillons aujourd’hui à diffuser ces approches à tous les salariés, en nous adaptant à la culture de chaque pays. Nous pensons ajouter prochainement d’autres modules sur les thèmes de la communication non violente et du développement de l’autonomie au sein des équipes.
Nous voulons en effet aller plus loin sur l’autonomie afin que les managers créent un environnement de travail où les niveaux de décision sont clairs et adaptés aux besoins de chacun et propice à la réalisation du travail et au bien-être des personnes. ».
L’approche de la pleine conscience peut aussi constituer une porte d’entrée privilégiée pour le développement d’un leadership par le service et d’un management apaisé.