
14 collaborateurs de la médiathèque du département de l’Isère ont suivi une première session de Lego® Serious Play®, dispensée par trois facilitatrices agréées de Grenoble Ecole de Management. Objectif : mettre à plat les processus de fonctionnement pour repenser l’efficience du service public, à partir de valeurs communes.
Inventée voici 15 ans par l'entreprise Lego®, la méthode Lego® Serious Play® a investi la France, portée par deux professeurs et formateurs exclusifs, Jean Semo et Marie Dupont.
A Grenoble Ecole de Management, Isabelle Patroix, Anne-Cécile Hirlemann et Alexia Audemar, ont suivi cette formation de 40 heures. Docteure en littérature française et comparée, Isabelle Patroix a réalisé un post-doc à GEM sur le serious game et l’innovation. Aujourd’hui, en tant que Playground manager, sa mission est de valoriser l’ensemble de l’activité serious games de l’école auprès des entreprises et des institutions. Cette dernière nous relate l'expérience conduite avec la médiathèque départementale de l'Isère.
Au Département de l'Isère, les missions de la médiathèque départementale se sont peu à peu transformées : disparition des bibliothèques itinérantes dîtes bibliobus ; intégration de missions autour de l'univers du cinéma, des jeux-vidéos et de l'ensemble des nouveaux média actuels. Cependant, une valeur fondatrice demeure pour les 14 collaborateurs : la lecture publique.
L'objectif aujourd'hui est donc la mise à plat de cette transformation et l'apprentissage d'autres connexions et méthodologies de collaboration. L'équipe de la médiathèque départementale s'est donc mobilisée pendant une journée, en décembre dernier, autour d'un objectif : réorganiser les missions de chacun. Pour ce faire, les trois facilitatrices de GEM ont permis la construction commune d'un parcours ludique de changement.
« Lego® Serious Play® autorise les métaphores et concrétise les idées »
Qu'est-ce qu'un service de médiathèque départementale ? Quelles sont ses missions ? Quelles sont les interactions en jeu entre les individus ? Premier enjeu pour l'équipe de la bibliothèque départementale de l'Isère : vivre une expérience commune, à travers la découverte d'un nouvel outil pédagogique. « Ce premier travail de construction avec des Lego® permet de matérialiser le service auquel on appartient et de prendre conscience des interactions qu'il existe entre les différents membres de l'équipe. La méthode Lego® Serious Play® laisse parler les mains plutôt que l'intellect.
La variabilité des constructions permet des métaphores et concrétise les idées, autour d'interrogations sur des valeurs clés. En construisant, les collaborateurs disent ainsi beaucoup plus que les constructions qu'ils réalisent au fil des exercices qui leur sont proposés. L'un des premiers exercices leur permet par exemple de réaliser « une tour la meilleure pour vous » Pour les uns, la fondation de la tour construite en Lego sera aérée, symétrique ; pour les autres, la tour sera très élevée ou reposera sur des bases solides… » souligne Isabelle Patroix.
Optimiser les connexions
Après une première appropriation de la méthode du Lego® Serious Play®, puis la définition du rôle de chacun, la troisième étape a consisté en la création de son identité professionnelle. L'enjeu consistait à matérialiser des connexions entre ses missions et celles des autres collaborateurs, en identifiant les interactions communes en interne et avec les agents extérieurs. D'où leur mise à plat et leur formalisation à travers le jeu. « La méthode Lego® Serious Play® permet d'aborder des hypothèses de changement, très concrètement : telle personne est absente ; tel service disparaît. Les Lego® sont déplacés et permettent de visualiser les éléments qui impactent chacune des identités professionnelles.» Le principal corollaire : la vision et la prise de conscience collective.
« L'objectif de cette première session est de réaliser une première réflexivité afin d'ouvrir de nouvelles pistes de travail. Le tout devrait aboutir à la création de nouveaux profils de postes, de nouveaux services, mieux adaptés au cœur de métier de la médiathèque départementale et aux attentes du public, » conclut Isabelle Patroix.