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L’influence, moteur du leadership

Publié le
17 Juin 2019

Grenoble Ecole de Management et l’Institut du Leadership, basé à Montréal au Québec, lancent une formation conjointe au leadership pour les cadres et les dirigeants. Inédit en France, le programme prépare aux nouveaux enjeux internationaux du management et traitera entre autre de l’importance de l’influence dans un rôle de leadership.

Comment capter les raisons d’opposition pour former des coalitions d’individus autour d’un projet commun ? En d’autres termes, comment développer des alliances dans les organisations et convertir des opposants en alliés ? Au total, comment rendre les individus perméables à notre influence, en maximisant son impact ? Pour ce faire, le Certificat en Executive Leadership délivre des éléments d’analyse, des méthodes et des approches pratiques et empiriques, fondés sur un solide corpus théorique.

Un Institut référent au Québec

Créée voici cinq ans à Montréal, au Québec, l’Institut du Leadership a développé un programme de formation référent au Canada dans le champ du leadership. L’Institut compte aujourd’hui à son actif quelque 1 100 diplômés au Québec, cadres et dirigeants internationaux. « Le Certificat en Executive Leadership est orienté sur la pratique et le transfert d’expérience. Une douzaine de formateurs, aux profils diversifiés, interviennent dans chaque module, auxquels s’ajoute le concours exceptionnel d’experts référents de l’influence au parcours atypique, tel que Pierre Marc Johnson, ancien Premier ministre du Québec, » précise Sébastien Leblanc, co-fondateur de l’Institut du Leadership.

Le Certificat en Executive Leadership est orienté sur la pratique et le transfert d’expérience

Six modules stratégiques. Six jours de formation

Lancé en novembre 2019, à Paris, le Certificat en Executive Leadership se déploie sur six jours, en six modules: la gestion stratégique, le leadership créatif, les compétences de communication, la mobilisation des équipes, le coaching et la gestion des talents, le sens politique et l’influence. La formation, pragmatique, permet aux participants la mise en application immédiate des concepts développés par les formateurs référents.

Parmi ceux-ci, Pierre Lainey, professeur depuis 17 ans à HEC Montréal, spécialiste du leadership d’influence. Ce dernier collabore auprès de l’Institut du leadership depuis 2013, date de sa création. « La grande valeur ajoutée de l’Institut du leadership est de permettre l’application directe des concepts dans l’environnement professionnel des cadres et dirigeants. Lors de la formation, un temps est toujours dédié à l’analyse de cas en situation, assortie d’une réflexion concrète. La portée est toujours visible, souligne-t-il. Les interactions entre les participants sont fortes. Chacun apporte son bagage d’expériences, compare les contextes et mesure l’impact de la mise en œuvre du leadership dans une organisation spécifique. »

Une formation interculturelle

Autre composante clé du Certificat en Executive Leadership, les participants bénéficieront de l’expertise d’intervenants tant canadiens que français, permettant l’appréhension du management sur les marchés français et Nord-Américain. Parmi les personnalités françaises qui apportent d’ores et déjà leur concours, notons Anne-Marie Couderc, Nicolas de Tavernost, Bernard Giudicelli, Maurice Lévy, Nicole Notat, Jean-Pierre Raffarin, Marie-Christine Saragosse, Jean-Dominique Senard, Najat Vallaud-Belkacem...

« A l’Institut du Leadership, l’enseignement du management se fonde sur un corpus académique et théorique très solide, qui est validé par la recherche empirique, note Pierre Lainey. Il n’en demeure pas moins que le leadership est éminemment culturel. Il y a une vraie dimension culturelle à l’exercice de l’influence. C’est pourquoi, en novembre prochain, tous les enseignements de l’Institut du Leadership seront adaptés aux spécificités françaises. »

Entretien avec Pierre Marc Johnson, ancien Premier ministre du Québec, par ailleurs médecin, aujourd’hui avocat-conseil au sein du cabinet Lavery Avocats, à Montréal.

Ce dernier a notamment participé aux négociations interministérielles dans le cadre de l’accord de libre-échange du CETA entre le Canada et l’Union européenne et l’accord du TAFTA entre les Etats-Unis et l’Union européenne.
Quelle est votre vision du leadership d’influence ?

Le leadership d’influence est la capacité à mobiliser, sans contrainte, vers l’accomplissement d’un objectif partagé. Il s’agit ainsi de mobiliser une série de talents, de comportements voire d’attitudes chez des individus – y compris dans une organisation hiérarchisée. L’absence de contrainte est une notion essentielle au leadership d’influence. Les leaders n’exercent pas la contrainte. De même, l’objectif doit être partagé pour être accompli. La réalisation conjointe d’un objectif se mesure à l’aune du succès du leadership.

Comment se traduit l’influence d’un leader dans une organisation ?

L’influence est différente du lobbying. L’influence consiste à mobiliser les individus pour parvenir à circuler au sein de la hiérarchie, trouver des ressources, convaincre des personnes, s’assurer de l’acceptabilité d’un projet, et enfin, trouver des financements. L’influence touche à l’efficacité dans l’organisation.

Quels sont les profils et la valeur ajoutée des intervenants de l’Institut du leadership ?

Le groupe d’intervenants extérieurs est constitué d’une douzaine de personnes ayant occupés des postes de leadership : ex P-DG de grands groupes internationaux, des politiques, dont d’anciens Premiers Ministres au Québec, des auteurs à succès, qui ont été propulsés dans un rôle d’influence dans la société. Notre ambition est de partager notre conception du leadership, qui prend une coloration concrète à partir de l’expérience que nous avons vécue et que nous transmettons en tant que témoins.

Quels sont vos enseignements en tant qu’ancien Premier ministre du Québec ?

Je délivre pour ma part des exemples concrets de décisions que j’ai eu à prendre et qui nécessitaient de mobiliser des individus, très différents, au sein d’un Conseil des ministres. Je pointe notamment la nécessité de ne jamais négliger le pouvoir des membres en présence : tous avaient certes le même poids, mais tous n’exerçaient pas ce pouvoir de la même manière. C’est ainsi que certains comportements résultent d’une série de règles non-écrites, que je nomme les « codes ». Parmi ceux-ci, figure la notion clé du respect de l’autre, quel que soit son niveau hiérarchique. Ce qui intègre aussi la conscience de sa capacité de nuisance...

Vous délivrez donc des éléments de réflexion quant aux attitudes et comportements à adopter favorisant le consensus dans une organisation…

Je délivre en effet des outils de management, qui se traduisent par la mise en œuvre de processus participatifs, l’adhésion à un plan stratégique pour atteindre un but, mais aussi des outils de psychologie et des valeurs : les individus doivent se reconnaître chez celui qui occupe une position d’avant-scène. Pour ce faire, la nécessité de la transparence est essentielle. Un leader dira : « Allons-y » ! Le leader va identifier des problèmes et trouver des solutions à partager avec tous, dans le respect des personnes, de leurs valeurs, de leurs attentes, tout en intégrant la nécessité de discipline et de cohérence.

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