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Gaz de schiste : un impact négatif sur l’émission de gaz à effet de serre

Gaz de schiste : un impact négatif sur l’émission de gaz à effet de serre
Publié le
21 Mai 2018

Le gaz de schiste, produit par fracturation hydraulique (fracking), témoigne d’un regain d’engouement aux Etats-Unis. D’autres nations, dotées de réserves importantes, reconsidèrent également le développement du gaz de schiste. Or, des recherches récentes pointent le fait qu’un accroissement de la production de gaz de schiste pourrait conduire à une augmentation des émissions de gaz à effet de serre.

Les partisans du gaz de schiste soulignent qu’il produit environ 40% de moins de gaz à effet de serre par KW/h d’électricité produite, comparé au charbon. Pourtant, ces récentes recherches démontrent que le tableau n’est pas aussi idyllique.
Joachim Schleich, enseignant-chercheur à Grenoble Ecole de Management, a récemment co-signé une étude dont l’objectif visait à mesurer l’impact global d’un accroissement de la production de gaz de schiste.

« Actuellement, les Etats-Unis sont le premier producteur de gaz de schiste. Avec la hausse du prix du pétrole, la production de gaz de schiste augmente à nouveau aux Etats-Unis. D’autres nations, telles l’Afrique du Sud, la Chine, le Royaume-Unis ou l’Europe de l’Est disposent d’importantes ressources et explorent le potentiel du fracking. »

Un impact négatif sur les énergies renouvelables

Le marché de l’énergie et l’impact de la production de gaz de schiste ne relèvent pas d’un simple tableau noir et blanc. Cette étude a démontré que, bien que la production de gaz de schiste peut réduire l’utilisation du charbon dans certaines situations (diminuant ainsi l’émission de gaz à effet de serre), elle réduira aussi la création et l’adoption des sources d’énergie renouvelable.

« Quand le gaz de schiste remplace l’énergie nucléaire ou les énergies renouvelables, cela signifie que vous remplacez une énergie décarbonée par une énergie beaucoup plus carbonée. Si un pays choisit de développer la production de gaz de schiste, il l’utilisera forcément. Cela pourrait donc ralentir la transition vers les énergies propres, » explique Joachim Schleich.

L’effet net de l’augmentation de la demande sera d’accroître l’émission de gaz à effet de serre

Accroître la demande augmentera l’émission de gaz à effet de serre

Les chercheurs ont souligné l’effet de la demande constituant un autre impact négatif du gaz de schiste sur les émissions de gaz à effet de serre. La production de gaz de schiste augmentera la fourniture énergétique et induira des coûts bas. Bien que cela soit un avantage en termes économique, de plus faibles coûts énergétiques induisent une plus forte consommation.

« L’effet net de l’augmentation de la demande sera d’accroître l’émission de gaz à effet de serre, » ajoute Joachim Schleich.
Au-delà, l’étude a conclu que, si au plan mondial des nations décident de produire du gaz de schiste à la même échelle qu’aux Etats-Unis, l’effet net sera une augmentation globale de 0,8 % des gaz à effet de serre.

« Bien sûr, il est important de garder en tête qu’il s’agissait-là d’une étude globale. Les résultats à l’échelle d’une nation varieront en fonction de la situation du pays en question. Certaines nations, comme le Japon et l’Inde pourraient observer une petite baisse des émissions carbonées, quand d’autres, comme l’Argentine, le Canada, le Mexique ou la Russie  devraient affronter une augmentation des émissions nocives – jusqu’à 3% pour l’Argentine !», conclut Joachim Schleich.

Pour en savoir plus (theconversation)

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