Ancien cadre dirigeant chez Engie et enseignant en management, Georges Van Billoen s’implique aussi dans la Fondation GEM en tant que membre de son comité exécutif. Un engagement nourri par une conviction : c’est ici que se construisent les prémices d’un management plus agile, plus décentralisé et plus confiant dans les hommes.
Vous vivez entre la France et la Belgique, vous menez de multiples activités d’enseignement et de conseil… Et vous trouvez également le temps d’œuvrer pour la Fondation GEM ?
C’est une question de sens et de motivation. Les modes de management vont changer en profondeur ces prochaines années, ils ont même déjà commencé à changer. Les jeunes générations y aspirent et le monde en a besoin. Or, j’observe chez GEM des initiatives qui vont dans ce sens. Je vois dans plusieurs chaires de la Fondation GEM les prémices de ce nouveau management. Et j’ai envie d’y contribuer.
Quels sont les fondements de ce « management de demain » ?
Il repose sur la rencontre entre la raison d’être sociétale des entreprises et le sens que les salariés veulent donner à leur vie ; ou pour l’exprimer à travers des valeurs, sur la confiance, la délégation et la décentralisation, qui ont également leur place dans nos démocraties et pour leurs citoyens.
Mon livre de chevet a été pendant longtemps "Osez la confiance", un ouvrage de management qui raconte comment un dirigeant a libéré les énergies et sauvé son entreprise en redonnant du pouvoir à la base. C’est ce qu’il faut faire dans nos sociétés : définir collectivement la raison d’être, le « pourquoi », et déléguer aux équipes de terrain l’action, le « quoi et le comment ».
Dans quelles chaires de GEM retrouvez-vous cette philosophie ?
Je pense d’abord à la chaire Paix économique, Mindfulness et bien-être au travail. Elle replace l’Homme au cœur de l’organisation. Les Trophées de la paix économique, qui ont eu lieu avant l’été, ont montré avec leurs 75 projets candidats que ce mouvement était bien engagé.
De même, la chaire Territoires en Transition hébergée par la Fondation GEM met en avant l’innovation territoriale, la démocratie locale, l’économie du partage. Ce sont autant de piliers pour renforcer nos sociétés et faire barrage au populisme.
Vous qui avez effectué votre carrière de manager dans l’énergie, suivez-vous les travaux de la chaire Energy for Society ?
Oui, pour deux raisons au moins. La première, c’est qu’elle incarne la « stratégie des 3 D » qui va transformer ce secteur : l’énergie de demain sera décentralisée, décarbonée et digitale, même s’il restera aussi des moyens de production lourds. Deuxième raison, nous abordons les différentes énergies – y compris le nucléaire - sans filtre idéologique ou position de principe « pour » ou « contre ». Notre réflexion est approfondie, elle s’appuie sur des connaissances techniques et des études scientifiques. C’est la clé pour concevoir des politiques publiques pertinentes !
Portrait d’un manager engagé
Georges Van Billoen a une histoire avec Grenoble. Il y a vingt ans, il pilotait le redressement de CORYS TESS, entreprise grenobloise de haute technologie, par une transformation radicale de son modèle managérial. Il a par ailleurs effectué l’essentiel de sa carrière de manager au sein d’Engie. En 2015, il a notamment accompagné la directrice générale Isabelle Kocher dans la mise en place d’une nouvelle organisation mondiale.
Il est aujourd’hui enseignant en management à l’ENSAM de Cluny et à GEM, où il participe aussi au montage de programmes de formation continue à l’étranger. Enfin, il intervient en bénévolat de compétences auprès d’entrepreneurs à travers l’association ECTI ; des missions pour lesquelles il se dit « rémunéré en bonheur ».
