
A l’occasion de la journée mondiale de l’alimentation qui se tiendra le 16 octobre prochain, Grenoble Ecole de Management dévoile les résultats d’une étude inédite menée auprès des habitants de la région grenobloise sur leurs habitudes de consommation et leurs pratiques alimentaires.
Réalisée au printemps 2022 et auprès de 677 habitants de la métropole grenobloise, par les chercheurs de Grenoble Ecole de Management, cette étude, avait pour objectifs de comprendre leurs habitudes de consommation et leurs pratiques alimentaires.
Parmi les enseignements à retenir :
1. Presque 7 heures par semaine passées en cuisine
- En moyenne, les habitants de la région grenobloise déclarent passer 6 h 45 minutes par semaine à cuisiner. A noter qu’il n’y a pas de différence substantielle de temps entre les réponses des hommes et des femmes.
- En parallèle, 21 % des répondants optent pour la livraison de repas à domicile de façon sporadique (1 à 2 fois par mois), 21 % de façon exceptionnelle (1 à 2 fois par an) et seulement 2 % affirment y recourir une fois par semaine. Enfin, 55 % en tout déclarent ne jamais y recourir.
2. Commerces de proximité vs Grandes surfaces
- En tête des commerces les plus fréquentés, se distingue une spécificité française, la boulangerie avec plus de 60 % des répondants. Les grandes surfaces et les marchés sont respectivement fréquentés par 66,7 % et 55,7 % des répondants.
- Arrivent ensuite : les magasins bio (36,9 %), les magasins de vrac (14,6 %) et les commerces de proximité (24% pour les primeurs, 31,5 % pour les boucheries et 8,7 % pour les poissonneries).
- La consommation de proximité est relativement plébiscitée, puisque 26,6 % des répondants déclarent se fournir directement chez les producteurs et 15,9 % passer par des structures dites de « circuits courts ».
« Les résultats de cette enquête correspondent peu ou prou aux chiffres établis à l’échelle nationale par une enquête de l’institut national de la consommation (INC) commandée par Zero Waste France en 2020. » explique Vincent Jourdain, chercheur à GEM et co-auteur de l’étude.
3. Les pratiques alimentaires
A la question « combien de fois mangez-vous de type de produits d’origine animale dans une semaine classique, » les répondants ont indiqué les réponses suivantes : 6,1 fois produits laitiers, 2,1 fois des œufs, 1,4 fois de la viande rouge, 1,8 fois viande blanche, 1,8 viande porcine, 1,2 fois du poisson.
« Ces résultats nous permettent d’indiquer que 78,3 % des répondants n’ont pas de « régime » alimentaire spécifique alors que 21,7 % ne mangent pas du tout de viande ou pas toutes les viandes (10, 7 % ne mangent pas de viande rouge, 3,9 % sont végétariens, 3,2 % ne mangent pas de viande rouge ni porcine, 3,5 % sont pescitariens, 0,4% végétaliens). » précise Vincent Jourdain, chercheur et co-auteurs de l’étude. Et ajoute « nous avons observé que les femmes déclarent moins manger de produits d’originale animale que les hommes. »
4. Consommation de viande et représentations
Que représente la consommation de viande pour les répondants ? Par exemple : 67,7% sont d’accord ou tout à fait d’accord avec le fait que « la viande fait partie de régime naturel des êtres humains » ou 60,1 % sont d’accord ou tout à fait d’accord avec le fait que « la consommation de viande est essentielle à la croissance des enfants.
« Il ressort de cette étude que pour une grande majorité des répondants, consommer de la viande est un plaisir, comme de la cuisiner lorsqu’ils reçoivent des amis ou déclarent en consommer lorsqu’ils vont au restaurant. Nous avons pu observer parmi les réponses que le critère de qualité, comme l’origine française, est fortement partagé. 91% déclarent à ce sujet privilégier la qualité sur la quantité alors que dans le même temps 68,8 % estiment que le prix de la viande est trop élevé en France. » explique Vincent Jourdain.
5. Consommation alimentaire et impact sur le réchauffement climatique
L’enquête s’est intéressée aux activités de production alimentaire et à leur impact sur l’émission de gaz à effets de serre. Les résultats sont sans appel. Les répondants sont une très grande majorité à penser que l’élevage de bovins (92,1 %), la transformation des aliments (90,6 %), l’élevage de porc et de volaille (86 %) et la production céréalière (75,9 %) ont une part importante à très importante.
Enfin, les citoyens de la métropole sont-ils prêts à adopter un régime moins carné ? 33,3 % déclarent qu’ils le feraient s’ils savaient que c’était bénéfique pour leur santé, 23,6 % s’il existait beaucoup plus d’alternatives de produits protéinés, 16,9 % s’ils savaient cuisiner différemment, et seulement 3 % à déclarer qu’ils réduiraient leur consommation de viande, si ce n’était pas mal perçu par leurs proches.
17,2 % déclarent qu’ils ne réduiraient pas leur consommation de viande (ce ne sont pas les végétariens qui ont répondu ici.).
Cette étude a été réalisée dans le cadre du Baromètre des transitions de Grenoble Ecole de Management et co-construite avec l’Ademe et Grenoble Alpes Métropoleavec le soutien de l’Ademe et Grenoble Alpes de Métropole.