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Covid-19 : la crise sanitaire a-t-elle rebattu les cartes de la formation professionnelle ?

Covid-19 : la crise sanitaire a-t-elle rebattu les cartes de la formation professionnelle ?
Publié le
14 Octobre 2020

En décembre 2019, Topformation a mené une enquête auprès des acheteurs de formation de 200 entreprises de tous secteurs et toutes tailles confondus. Depuis lors, la crise sanitaire Covid-19 a rebattu les cartes. Quelles sont donc aujourd’hui les grandes tendances en matière de formation professionnelle ?

Fin 2019, les responsables des ressources humaines et les responsables de la formation de 200 entreprises privées et de la fonction publique, ont relevé les tendances lourdes de la formation professionnelle, suite à l'entrée en vigueur de la loi Avenir Professionnel. « L'étude doit être recontextualisée à la lumière de la crise sanitaire. En effet, la Covid 19 a rebattu les cartes en accélérant des tendances sous-jacentes », souligne Véronique Girod-Roux, responsable du développement et de la gouvernance des Certifications Professionnelles & VAE de GEM Executive Education.

Muscler certaines compétences, dont les soft skills

« Du jour au lendemain, les équipes ont dû réorganiser leur approche individuelle et collective du travail, et les managers ont dû apprendre à animer autrement, relève Véronique Girod-Roux. Concrètement, l'environnement de travail en contexte post-Covid-19, a exacerbé la nécessité de combiner le travail à distance et en présentiel.
L'enjeu porte donc plus radicalement sur le renforcement de nouvelles compétences professionnelles, dont les soft skills, mais aussi de l'outillage technologique mis à la disposition de la formation. D'où la nécessité de « muscler » l'accompagnement des salariés via une GPEC redimensionnée côté DRH. »

De fait, les formations au management, en contexte de changement, sont aujourd'hui au cœur des préoccupations des entreprises, ainsi que celles orientées vers la gestion de projet. C'est le cas notamment du Certificat « Manager la transformation » et du Certificat « Executive leadership », qui sont délivrés en distanciel à GEM. Tous deux se fondent sur le management agile et intègrent l'apprentissage du management de proximité et à distance des individus et des équipes.

Combiner le présentiel et le distanciel

Le besoin de temps en présentiel au sein de l'entreprise, combiné avec le distanciel, est mis en exergue. Ainsi se mettent progressivement en place entre les OF et les entreprises des AFEST – Actions de formation en situation de travail –, qui représentaient, fin 2019, 16 % des formations. « Il ne s'agit pas de former les salariés sur le tas, mais de mettre en place un dispositif formel reprenant une ou plusieurs situations de travail préparées et organisées à des fins didactiques. Cela est ensuite suivi par un debriefing animé par un tiers », souligne l'étude Topformation.

De même, l'apprentissage et l'alternance sont des enjeux majeurs de la formation dans cette période post-Covid-19. « L'ouverture du Centre d'apprentissage de GEM, en 2019, permet d'accéder à des missions alternées en lien étroit avec les entreprises. Cette modalité de formation reste déterminante au regard de l'accès à l'emploi de toute une génération », rappelle Véronique Girod-Roux.

Cibler les « capsules » de formation

Délivrer des formations courtes et adaptées, tel est l'objectif du FNE (Fonds national de l'emploi), déployé par le gouvernement durant la période de chômage partiel, lié au Covid-19. « Ces capsules de formation permettent aux salariés de se former à hauteur de 1 385 €, pris en charge à 100 % par l'Etat jusqu'au 1er septembre 2020, et à 80 % à compter du 1er octobre. Ces formations courtes ont porté sur la gestion de projet, le déploiement des soft skills, l'agilité… ». 9 % des salariés français y ont eu recours à ce jour, selon les sources gouvernementales.

« Les entreprises et les organismes de formation doivent eux-aussi accélérer leur transition vers les technologies du numérique, pour entrer de plain-pied dans la mixité des dispositifs de formation physiques et distanciels »,  conclut Véronique Girod-Roux.

Retrouvez l’étude complète 

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