
Créée début 2019 avec le soutien de la Fondation GEM et de partenaires, la chaire Territoires en transition (TET) a défini trois axes de travail et mis en place une filière d’enseignement en troisième année du programme Grande École de GEM. Explications de son coordinateur, Thibault Daudigeos.
Axe de recherche 1 : mobilité et place de la voiture en ville
Quels aménagements urbains pour diriger les citoyens vers des comportements vertueux en ville : lever le pied, préférer les grands axes aux petites rues, privilégier les transports collectifs et les modes doux ? C’est le sujet du premier groupe de travail, qui se veut complémentaire des outils incitatifs ou contraignants qui existent déjà, comme les parkings relais ou les radars. « Nous allons tester des aménagements urbains spécifiques ; l’idéal serait de les expérimenter sur le terrain dans le futur », précise Thibault Daudigeos.
Une première phase d’expérimentation en ligne sera menée cet automne. La chaire TET va constituer un panel de 1000 habitants de Grenoble et des alentours. Ils découvriront les nouveaux aménagements dans des scénarios virtuels de déplacement en ville et décideront en direct de changer leurs comportements ou non. « Ce panel représente un gros investissement, d’autant que ses membres seront rémunérés. Nous le rentabiliserons en les consultant régulièrement sur d’autres sujets. »
Axe de recherche 2 : après les plateformes internet, les « plateformes de territoire »
Les plateformes internet prennent une place croissante dans notre quotidien. Alors pourquoi ne pas créer en contrepoint des « plateformes de territoires », c’est-à-dire des lieux de rencontre et d’échange, à partir des infrastructures existantes ? C’est le second axe de recherche de la chaire TET, qui pense aux maisons de seniors, bibliothèques publiques, gares, hôpitaux, bureaux de poste, crèches etc.
À la rentrée, le groupe identifiera dix sites français où des expérimentations sont déjà en cours. Il les étudiera pendant un an à travers des visites, des enquêtes de terrain et des entretiens. « Ces lieux ont un ancrage historique et voient passer beaucoup de monde. Mais ils sont souvent dédiés à une fonction unique et gérés par une profession qui détient une sorte de monopole. Certains s’ouvrent à d’autres services et à d’autres métiers tout en capitalisant sur leur histoire socio-professionnelle pour créer de la valeur. »
Axe de recherche 3 : innover par l’expérimentation à partir de données urbaines
Les villes disposent aujourd’hui de données climatiques sur la température et la qualité de l’air. Mais celles-ci ne sont pas assez précises pour refléter les spécificités d’un quartier ou d’une rue.
Aussi, le troisième groupe de travail s’interroge sur les possibles usages de données à granularité plus fine, par exemple en période de canicule ou de pic de pollution. Quelle chaîne de valeur pour les collecter, les mettre en forme et les commercialiser ? Quels acteurs pourraient les valoriser : aménageurs, assureurs, puissance publique ? Les habitants s’en serviraient-ils pour localiser les zones plus fraîches de leur quartier, éviter les rues très polluées, décider de laisser la voiture au garage ? « Sur ce dernier sujet, nous allons prototyper une offre et la soumettre à des étudiants de GEM pour une première évaluation. »
135 heures d’enseignement de filière en 3e année
Complémentaire des activités de recherche, la filière d’enseignement pour étudiants alternants de 3e année du programme Grande École sera créée à la rentrée. Ils suivront sur six mois 135 heures sur « l’innovation pour une transition vers la soutenabilité », avec des travaux pratiques sur des cas d’entreprise soumis par les partenaires de la Chaire. Quarante places sont ouvertes. « Nous ne pensions pas pouvoir lancer cette filière aussi vite, sourit Thibault Daudigeos. Elle va contribuer à la diffusion de nos recherches, à leur validation et à leur avancement. »
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